Toxoplasmose animale en Algérie : etude épidémiologique chez diverses espèces animales et évaluation du risque zoonotique lié à toxoplasma gondii sur la santé

Abstract

Une étude transversale a été menée d'octobre 2015 à aout 2018 pour évaluer la séroprévalence de l'infection à Toxoplasma gondii chez les équidés, les bovins, les ovins, les caprins et les chats errants dans plusieurs wilayates d'Algérie et identifier les facteurs de risque qui lui sont associés. Également, une étude rétrospective à visée descriptive a été réalisée auprès de dix (10) hôpitaux de la wilaya d’Alger, dans le but d’estimer l’infection chez la femme enceinte. Les sérums de 323 équidés, 1452 bovins, 2144 ovins, 478 caprins, 320 camelins et 184 chats ont été analysés afin de détecter la présence d’anticorps anti-T. gondii en utilisant la technique ELISA. De plus, un échantillon représentatif de 16116 femmes enceintes qui se sont présentées dans le cadre d’un bilan prénatal. Dans l'ensemble, la prévalence de l'infection à T. gondii chez les équidés était de 26%, chez les dromadaires de 15%, chez les chats de 58.1% et chez les ruminants domestiques de 25,1% (1024/4074). La séroprévalence chez les bovins, les ovins et les caprins était respectivement de 28,7%, 25,6% et 11,9%.La région, le sexe, l'âge et la taille du troupeau ont été identifiés comme principaux facteurs de risque d'infection à T. gondii. Une séropositivité importante a été observée chez les femelles et chez les animaux âgés et vivants dans les troupeaux de petite taille. Concernant les femmes enceintes, l’étude rétrospective a permis d’enregistrer une séroprévalence de 35.7 % (IC 95 % : 28,8–51,0). Les taux d’infection étaient relativement stables dans le temps et dans l’espace. En conclusion, l'infection à T. gondii est répandue chez toutes les espèces animales. La détermination des facteurs de risque sert à indiquer le type de mesures et de stratégies à mettre en œuvre pour réduire, contrôler et prévenir l’infection à T. gondii chez les animaux domestiques et réduire ainsi l’infection humaine. La toxoplasmose reste une affection particulièrement grave quand elle survient au cours de la grossesse ce qui impose la mise en place d’un programme de prévention basé sur la surveillance sérologique des femmes enceintes à risque et la sensibilisation sur le respect des règles hygiéno-diététiques.