L’impact de l’équithérapie sur les indicateurs de stress chez le cheval

Abstract

L'équithérapie a été largement utilisée dans le traitement des patients souffrant de troubles mentaux ou physiques. Il existe dans le monde une multitude d'études portant sur les bienfaits et les résultats de cette pratique. Cependant, les études sur l'influence de l'équithérapie sur le bien-être des équidés, notamment sur les indicateurs de stress des chevaux, sont peu nombreuses. L'objectif de notre étude est de déterminer l'impact de l'équithérapie sur les indicateurs de stress chez les chevaux. L'étude expérimentale s'est déroulée au centre d'équithérapie de Ben Aknounet au centre équestre Sonatrach de Bordj el Bahri. Un effectif de huit chevaux au total a participé à notre étude, à savoir deux femelles et six mâles. Les chevaux sont de race barbe, arabe et anglais et leur âge varie de 6 à 22 ans. Nous avons quantifié les indicateurs physiologiques du stress, à savoir, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température rectale ainsi que le taux de cortisol sérique. Le but étant de comparer, pour l’ensemble des chevaux, les valeurs de ces indicateurs entre une journée de repos, une séance d'équithérapie et une séance d'équitation ; nous avons ainsi effectué les mesures des indicateurs de stress lors de la journée de repos, puis avant et après une séance d'équithérapie, et enfin avant et après une séance d'équitation. Les séances d’équithérapie et d’équitation ont lieu à des jours différents de la semaine, mais aux mêmes tranches horaires (10h00-14h00). Les résultats ont montré que les indicateurs de stress chez les chevaux ont eu une augmentation plus marquée lors des séances d’équitation par rapport aux séances d’équithérapie (respectivement +33 ,4% vs 25,5% pour la fréquence cardiaque ; +71,1% vs 45,9% pour la fréquence respiratoire ;+36,9% vs 0%, pour la température rectale). La cortisolémie a augmenté significativement après la séance d’équitation (3,19±0,53 vs 4,61±1,4µg/dL, respectivement avant et après la séance d’équitation, P<0,05). En revanche, elle n’a pas varié durant les séances d’équithérapie (P>0,05) ; plusieurs chevaux ont même présenté une légère baisse du cortisol sanguin.Nos résultats ont permis de montrer, qu’en comparaison des séances d’équitation, les séances d’équithérapie n'étaient pas associées à un stress accru chez les chevaux de notre échantillon.