Pseudomonas chez quelques espèces de poissons de la Méditerranée : Évaluation de la contamination, identification des espèces et étude de la sensibilité aux antibiotiques des souches isolées

Abstract

Alors que la demande en produits de la pêche et de l’aquaculture est en hausse en Algérie, à l’instar des autres pays du monde, un danger invisible se glisse dans notre assiette : Pseudomonas. Les bactéries de ce genre, naturellement présentes dans l'eau, peuvent contaminer et proliférer dans le poisson, nuire à sa qualité et à la santé du consommateur, notamment lorsqu’elles sont résistantes aux antibiotiques. L'absence du critère Pseudomonas pour toutes les denrées alimentaires, y compris les produits de la pêche et de l’aquaculture, dans la réglementation Algérienne, soulève des questions quant à la préservation de la santé publique. Pour tenter de comprendre l’état des lieux, nous avons mené cette étude qui se concentre sur l'évaluation du niveau de contamination par Pseudomonas de 4 sites anatomiques prélevés de 5 espèces de poissons de la Méditerranée, échantillonnés chez des détaillants à Alger, ainsi que sur l'identification de l’espèce bactérienne et l’étude de la sensibilité aux antibiotiques des souches isolées. Nos résultats ont montré que les 20 prélèvements étaient tous contaminés par Pseudomonas avec des charges bactériennes différentes. Le mucus était le plus contaminé chez Sardinella aurita, Merlangius merlangus et Dentex gibbosus, avec 2,43E+13 UFC/écouvillon, 6,50E+04 UFC/écouvillon et 3,90E+04 UFC/écouvillon, respectivement. Chez Scorpaena scrofa et Mullus surmuletus, c’est la chair qui présentait la charge bactérienne la plus importante avec 9,00E+02 UFC/g et 1,30E+05 UFC/g, respectivement. Quatre espèces de Pseudomonas ont été identifiées : P. fluorescens, comme espèce prévalente, P. aeruginosa, P. putida et P. mendocina. Toutes les souches (n= 18) étaient résistantes à au moins 2 antibiotiques, et 66,67% étaient résistantes à au moins 3 antibiotiques. L’antibiorésistance a été exprimée uniquement pour la famille des bêtalactamines mais avec une résistance à l’imipénème signalée pour P. fluorescens et P. putida. La résistance la plus élevée a été observée chez l'espèce la plus prévalente P. fluorescens. Trois phénotypes de résistance ont été déterminés : Tc Ttc Ctx Imp, Tc Ttc Ctx et Tc Ttc. Le phénotype le plus répandu, Tc Ttc Ctx, étant associé à plusieurs espèces et à différents sites anatomiques prélevés.