Principales maladies transmises par les tiques chez le cheval en Algérie

Abstract

La piroplasmose et l’anaplasmose granulocytaire équines sont des zoonoses transmises par les tiques qui affectent les équidés et entraînent des pertes économiques importantes. A travers une étude prospective, descriptive et multicentrique, nous avons cherché à connaître le niveau d'exposition des chevaux à ces maladies dans différentes régions du nord de l'Algérie, à identifier les facteurs de risque associés à ces affections et à établir le profil hématologique de la population équine en rapport avec la présence de ces agents pathogènes dans le sang. Au total, 182 chevaux adultes des deux sexes et de différents âges, provenant de 15 écuries différentes réparties sur 3 zones géographiques ont été prélevés. L'étude de la séroprévalence de Babesia caballi et de Theileria equi en utilisant un test cELISA est couplée à la recherche de de ces agents pathogènes et d’Anaplasma phagocytophilum sur frottis sanguins. La recherche d'anomalies des paramètres hématologiques est également effectuée. La lecture des frottis sanguins a révélé des agents pathogènes évocateurs de Theileria equi, de Babesia caballi et d’Anaplasma phagocytophilum respectivement chez 42,9%, 5,5% et 4,9% des chevaux. Une coïnfection est notée chez 7,7% des chevaux : Theileria equi et Babesia caballi (5,5%), Theileria equi et Anaplasma phagocytophilum (2,2%). La prévalence des chevaux infectés à la microscopie et ce quelle que soit la nature de l’infection est de 45,6%. La séroprévalence de la piroplasmose équine est de 39% et de 1,1% pour Theileria equi et Babesia caballi respectivement. La prévalence globale de Theileria equi est de 64,8% en couplant parasitémie et sérologie. Plus des trois quarts des chevaux de notre série sont asymptomatiques, ce qui confirme le caractère de forte endémie dans notre pays. L'hiver et la région Centre sont des facteurs de risque significativement associés à la piroplasmose équine ; l'activité de compétition est un facteur de protection et pourrait jouer un rôle dans la réduction de la séropositivité. Une anémie retrouvée chez 34,6% des chevaux prélevés est plus fréquemment observée dans la population symptomatique. La prévalence de l’anémie au cours de l’anaplasmose granulocytaire (77,8%) est significativement supérieure à celle observée au cours de la piroplasmose (46%). Dans notre étude, l’anémie est un marqueur de l’anaplasmose équine. Une carence en fer est fortement probable chez 12,6% des chevaux prélevés.