Etude épidémiologique sur les infections et co-infections par babesia spp et anaplasma spp chez le bovin dans la région d'Alger : identification des tiques ixodina

Abstract

Le présent travail s’est donné comme objectif principal d’apporter une contribution originale à la connaissance des infections et co-infections par Babesia spp et Anaplasma spp chez le bovin dans la région d’Alger ainsi que les facteurs de risque associés. Pour cela, 200 prélèvements sanguins de bovins ont été effectués entre mars et octobre 2013 et destinés aux analyses parasitologiques, sérologiques, hématologiques et biochimiques. Des informations relatives aux caractéristiques individuelles des animaux ainsi qu’aux pratiques d’élevage ont été recueillies. De plus, les tiques présentes sur les bovins prélevées ont été récoltées. Les résultats des frottis sanguins colorés au MGG ont révélé la présence de sept espèces d’hémopathogènes, qui sont par ordre de fréquence décroissante: B. bovis (17%), A. marginale (16%), B. bigemina (8%), Theileria spp (7,5%), B. divergens (6%), A. phagocytophilum (5%) et A. centrale (4,5%). Les séroprévalences globales par IFAT de B. bovis, B. bigemina et d’A. phagocytophilum ont été de 45%, 32% et 19,5% respectivement et de 43,5% par cELISA pour A. marginale. Les deux méthodes de dépistage (FS et sérologie) ont montré une fréquence élevée de co-infections. Les associations les plus fréquentes ont été obtenues entre B. bovis, B. bigemina et A. marginale. L’analyse des facteurs de risque, susceptibles d’influencer les séroprévalences de l’un ou l’autre des 4 hémopathogènes étudiés, a montré l’influence de l’âge, de la race, de l’origine du bovin, de l’état d’hygiène de la ferme, de la pratique du pâturage, de la présence des tiques et de la saison. Les analyses biochimiques et hématologiques ont révélé principalement une anémie chez les bovins cliniquement atteints de babésiose et d’anaplasmose, reflétée essentiellement par une diminution significative des paramètres érythrocytaires. Parmi les 139 tiques récoltées sur un total de 36 bovins, huit espèces ont été identifiées, avec une nette prédominance de Hyalomma lusitanicum (68,9%) suivie par Hyalomma marginatum marginatum (16,5%). Les espèces reconnues comme vecteurs de Babesia spp et d’Anaplasma spp ont été peu fréquentes voire absentes. Par ailleurs, nous avons identifié la présence de Hyalomma marginatum rufipes avec la description d’un nouveau spécimen du genre Hyalomma jamais répertorié en Afrique du Nord. Les présentes investigations indiquent que B. bovis, B. bigemina, A. marginale et A. phagocytophilum sont largement distribués dans la région d’Alger et sévissant probablement sous forme d’enzooties instables.