L’infection par Babesia canis chez le chien dans la région d’Alger : Étude parasitologique et sérologique

Abstract

La babesiose canine est une maladie vectorielle à intérêt vétérinaire, transmise par des tiques de la famille des Ixodidés. Les effets de l'infection chez les chiens peuvent aller de la forme subclinique à la forme grave mortelle. Dans ce travail l’objectif principal est d’apporter une contribution originale à la connaissance des espèces circulantes de Babesia spp chez le chien dans la région d’Alger ainsi que des mécanismes et des facteurs de risque de leur transmission. Pour cela, une étude épidémiologique a été menée sur 189 prélèvements sanguins de chiens du mois d’avril 2015 au mois de janvier 2016. Les échantillons prélevés ont subi des analyses parasitologiques et sérologiques. Les résultats parasitologiques des frottis sanguins colorés au Giemsa ont révélé la présence de deux groupes de parasite du genre Babesia : Large Babesia (12%) et Small Babesia (88%). L’analyse sérologique par le test IFAT à une dilution de 1/32 a montré une séroprévalence globale vis-à-vis de Babesia canis de 17,98% (IC 95% 11,53-22,46). La distribution des fréquences des titres en anticorps pour les échantillons positifs a montré que sur les 34 sérums positifs à un titre ≥ 1/32, 28 sérums sont restés positifs à une dilution de 1/64 (soit 14,81%), 22 à une dilution de 1/128 (soit 11,64%) et 15 sérums sont restés positifs à une dilution de 1/256 (soit 7,93%). Même si la séroprévalence a varié en fonction de la population canine (20% et 19,49% chez les chiens de compagnie et les chiens de fourrière canine respectivement et 6,66% à 0% chez les chiens de ferme et chiens de chasse respectivement), l’analyse statistique n’a toutefois montré aucune différence significative entre les populations. Les titres en anticorps obtenus après plusieurs dilutions, ont montré que 22 sérums de chiens de fourrière canine sont restés positifs à une dilution de 1/128 comparés aux chiens de compagnie et chiens de ferme qui ont cessé d’être positifs à la dilution de 1/64. La comparaison entre les deux méthodes de diagnostic a montré une forte concordance entre l’examen parasitologique par FS et la méthode sérologique par IFAT. Toutefois, cette dernière s’est montrée beaucoup plus sensible. L’analyse des facteurs de risque, susceptibles d’influencer la séroprévalence de Babesia canis a montré l’influence de l’âge, de la présence des tiques ou encore de la saison. Enfin, parmi les 242 tiques récoltées sur un total de 59 chiens, une seule espèce de tique a été identifiée, Rhipicehalus sanguineus. Par ailleurs, l’identification d’une nouvelle espèce Rhipicephalus senegal jamais répertoriée en Afrique du Nord est à confirmer par l’outil moléculaire.