Aptitude des anticoccidiens ionophores à inhiber l'entérite nécrotique chez le poulet dans les conditions d'un modèle expérimental

Abstract

L’entérite nécrotique chez le poulet est une maladie préoccupante sur le terrain. Elle a fait son apparition avec l’interdiction des antibiotiques facteurs de croissance dans l’aliment. L’agent pathogène responsable de la maladie est Clostridium perfringens mais la pathogénie et les facteurs intervenant dans son développement demeurent méconnus. Ces lacunes rendent difficiles la reproduction expérimentale et l’évaluation de l’efficacité de molécules contre l’entérite nécrotique. Plusieurs acteurs de la filière entrevoient un effet bénéfique des anticoccidiens ionophores vis-à-vis de l’entérite nécrotique. Dans ce travail, nous présentons le modèle de reproduction expérimentale de l’entérite nécrotique établi par l’anses en 2009. Ce modèle utilise une co-infection de coccidies avec Clostridium perfringens. Les lésions de nécrose sont obtenues après inoculation de faibles doses de coccidies, se développant de façon non clinique, alors que des doses fortes susceptibles d’entraîner une coccidiose ne permettent pas l’apparition des lésions d’entérite nécrotique après administration des clostridies. Nous avons voulu tester l’effet d’ionophores (narasin et monensin) sur le développement de l’entérite nécrotique avec notre modèle. Il n’y a pas eu de développement de lésions typiques d’entérite nécrotique. Il n’a toutefois pas été possible de conclure sur l’effet direct des ionophores sur l’entérite nécrotique, les produits pouvant avoir agi suffisamment sur les coccidies pour empêcher l’implantation des clostridies. Afin de lever cette incertitude, nous avons collecté des coccidies sur le terrain, pour sélectionner des isolats résistants aux ionophores testés. Les coccidies sensibles du modèle original ont été remplacées par des coccidies résistantes à deux anticoccidiens ionophores, le narasin et le monensin. Cette étape était nécessaire pour évaluer un rôle direct de ces anticoccidiens sur le contrôle de Clostridium perfringens. Les deux anticoccidiens semblent avoir un effet inhibiteur sur l’entérite nécrotique, en réduisant fortement les lésions de nécrose du tube digestif et en préservant des performances zootechniques optimales.