Etude de la peste et de la leptospirose par des méthodes moléculaires chez les chiens et les chats errants de la région d’Alger

Abstract

Généralités:Parmi les maladies infectieuses zoonotiques graves négligées et classées ces dernières années comme maladies émergentes et réémergentes nous citons la peste et la leptospirose, deux maladies sur lesquelles nous avons peu d’informations en Algérie. Les chiens et les chats errants vivant dans des conditions de non salubrité et en étant en contact avec des rongeurs, principaux réservoirs de ces zoonoses assez redoutables, sont à leur tours exposés à ce genres d’agents pathogène et complètent le cycle épidémiologique et ainsi transmettre ces maladies à l’homme et à d’autres animaux. Nous avons mené une étudemoléculaire, afin de mettre en évidence l’agent responsable de la peste et de la leptospirose dans la population errante de l’espèce canine et féline dans la région d’Alger et montrer ainsi le rôle que peuvent jouer ces animaux en tant que réservoirs. Méthodes et résultats : Des tests de PCR en temps réel ciblant les gènes rrs et hsp étaient réalisés pour la recherche de la leptospirose.Aucun des 107 échantillons d'urine de chats n'était positif tandis que 5/104 (4,8%) échantillons d'urine canine étaient positifs pourLeptospira. La positivité de ces échantillons a été confirmée par le séquençage du gène partiel rpoB qui a donné une similaritéde 100% avec le fragment de gène homologue à l’espèce L. interrogans sérogroupe Icterohaemorrhagiae. La prévalence de L. interrogans était significativement plus élevée chez les chiens âgés de moins d'un an (16,46% - 29,41%) que chez les adultes (0%) (P = 0,0001), avec une prévalenceglobale de (2,68% - 4,8%) (P = 0,0007) chez la population canine. Afin de rechercherl’agent de la peste chez les carnivores et leurs puces, une PCR en temps réel ciblant le gène pla et une PCR nichée ciblant le gène glpDont été utilisées.L’infestation des carnivores par les puces indique une prévalence élevée, elle était de 327 (47,25%) puces chez les chiens et de 365 (52,74%) puces chez les chats. Ctenocephalides felis était plus abondante chez les chats, par contre Ctenocephalides canis était plus fréquente chez les chiens. La prévalence de Xenopsylla cheopis était importante chez les chiens. Malgré que les contrôlesinterne et externede la PCR étaient positifs, aucun des 127 échantillons de rates de chiens et 140rates de chats, ni les 256 puces analysées, n’a été positif àYersinia pestis. Conclusion : Ces résultats suggèrent que les chiens sont des hôtes d'entretien de la leptospirose à Alger. Pour faire face à cette situation, des stratégies efficaces de vaccination canine et une sensibilisation accrue à la santé publique sont indispensables.Les chats et les chiens errants sont des sources peu probables de peste.Ce rapport montre que l’épidémiologie de la peste n’est pas unique, mais suit des voies différentes selon les régions.D'autres investigations incorporant un plus grand échantillon dans plus de localités doivent êtres entreprises pour documenter l'épidémiologie de ces zoonoses chez les animaux urbains en Algérie dans son ensemble