Amélioration des performances zootechniques et sanitaires du poulet de chair par prophylaxie biologique dans nos conditions d’élevage

Abstract

L’objectif de notre étude est l’évaluation de l’effet des additifs naturels incorporés à l’alimentation (probiotiques et extrait de végétaux) sur les performances de croissance et sanitaires du poulet de chair. L’étude s’articule autour de 3 essais :Le premier essai a porté sur l’évaluation de l’impact d’un probiotique lactique « Pediococcus acidilactici » aussi bien sur la croissance, la mortalité, et l’évolution de la flore digestive que sur les paramètres sériques du bilan lipidique au cours d’un cycle complet d’élevage du poulet de chair dans nos conditions locales d’élevage. Les résultats ont montré :- Une amélioration des performances de croissances des animaux supplémentés en probiotique (meilleure efficacité alimentaire, 2,41 vs 2,86).- Un taux de mortalité plus élevé chez les animaux du lot probiotique (8,05% vs 4,10%) à cause de 2 épisodes pathologiques de coccidiose.- L’obtention d’un effet barrière exercé par la flore lactique vis à vis des Entérobactéries, mis en évidence à J19, date de début de la stabilisation de la flore lactique à un niveau relativement important, d’une part et de la diminution des Entérobactéries, d’autre part.- La réduction de la teneur du cholestérol sérique de façon significative à J42 chez les sujets supplémentés avec P. acidilactici ainsi que les niveaux des triglycérides et du LDL dans le sérum baissent aussi à J42 puis remontent à J52 alors que celui du HDL augmente à J42 et J52.Le deuxième essai a porté sur l’évaluation de l’efficacité d’une supplémentation alimentaire combinée d’un probiotique (Pediococcus acidilactici) et d’un anticoccidien à base d’extraits végétaux (Yucca schidigera et Trigonella foenum graecum) dans nos conditions locales d’élevage. Les résultats ont montré :- Un écart de poids (2791±27 g vs 2678±29 g), en faveur des sujets du lot « probiotiques»,statistiquement sans différence significative (α=5%), de meilleurs indices de consommation pour les trois phases d’élevages accompagnés d’un faible taux de mortalité (4,5% vs 14,7%) ainsi qu’une longueur des intestins supérieure (324,6 ± 4,0 cm vs 315,0 ± 3,7 cm).- Une augmentation prononcée de l’excrétion oocystale révélée par le dénombrement des oocystes effectués sur les prélèvements de litière, caractérisée par trois pics correspondant à trois épisodes de coccidiose chez le lot «antibiotiques»et une augmentation beaucoup moindre sans expression clinique chez le lot « probiotiques ».- L’autopsie des sujets sacrifiés du lot « probiotiques » a révélé l’absence totale de lésions de coccidiose clinique contrairement à ceux du lot «antibiotiques» qui ont présenté un indice lésionnel final moyen de 3,5 à J22, de 3,8 et 3,2 respectivement à J30 et J45 confirmant ainsi la récidive de la coccidiose.- Le poids des carcasses déplumées et éviscérées et celui des abats comestibles des poulets ayant consommé des régimes supplémentés en probiotiques et en anticoccidien naturel à base d’extraits végétaux sont supérieurs à ceux du lot «antibiotiques».Le troisième essai a porté sur l’évaluation de l’effet d’une association de deux probiotiques (Pediococcus acidilactici et Saccharomyces cerevisiae) additionnés à l’aliment, sur les performances de croissance, la flore intestinale et la mortalité du poulet de chair sur une période de 52 jours. Les résultats ont montré :- En fin de chaque phase d’élevage : démarrage, croissance et finition, les animaux du lot « probiotiques » ont enregistré respectivement des poids plus élevés (1352g, 2278g et 2650g vs 1045g, 1704g et 2030g ; p < 0,05) et des indices de consommation plus bas (0,82, 2,00 et 2,14 vs 1,12, 2,68 et 2,87 ; p < 0,05) en comparaison au lot «antibiotiques». En fin de phase de finition, le lot « probiotiques » a enregistré un taux de mortalité inférieur par rapport au lot «antibiotiques» (3,93% vs 0,71% ; p<0,05).- de la fin de la deuxième semaine (J15) d’élevage jusqu’à la fin de l’élevage (J52), le dénombrement des flores intestinales révèle une charge en flore lactique plus importante que celle des Entérobactéries dans le lot « probiotiques ».En conclusion, la supplémentation avec l’association de Pediococcus acidilactici avec Saccharomyces cerevisiae a permis l’installation de l’effet probiotique au niveau du tube digestif des animaux dès la fin de la première semaine (J7) jusqu’à la fin de l’élevage, avec un coût moindre, procurant ainsi aux animaux un meilleur état de santé et de bonnes performances de croissance