Etude des activités pharmacologiques et toxicologiques de Centaurea africana (L.)

Abstract

L’objectif du présent travail est de valoriser une plante médicinale endémique de l'Afrique du Nord (Algérie et Tunisie): Centaurea africana. Cette plante a retenu notre attention du fait de son usage traditionnel et le peu d’informations que nous avons tiré des recherches bibliographiques. En vue d’atteindre cet objectif, une enquête ethnobotanique sur les utilisations des plantes médicinales en générale et de cette plante en particulier a été menée dans certains villages de la région de Tizi-Ouzou. Puis, une contribution à l’étude chimique des trois extraits a été réalisée et une évaluation de leurs activités pharmacologiques et toxicologiques a été effectuée. L’enquête ethnobotanique a révélé que Centaurea africana est largement appréciée par la population locale dans le traitement des brûlures (34%) suivi par le traitement des plaies (28%) et escarres (26%), seule la racine de la plante est utilisée. Le criblage phyto-chimique des différents extraits a révélé la présence de plusieurs composés actifs : polyphénols, flavonoïdes, tanins, coumarines, triterpènes et les anthocyanes. Le dosage préliminaire quantitatif basé sur le dosage des polyphénols totaux, des flavonoïdes, des flavonols et des tanins condensés par spectrophotometrie classique ont démontré la présence de composés poly-phenoliques en quantités importantes dans le méthanol et que le l’acétone possède les meilleures capacités à extraire les tanins. L’activité anti-oxydante des trois extraits de la poudre de racine de Centaurea africana a été évaluée par le potentiel de scavenger des radicales libres selon la méthode DPPH, qui a montré que l’extrait methanolique de Centaurea africana était le plus actif. Les différents extraits ont été également soumis à un criblage pour leur activité antibactérienne. Le spectre d’action a été évalué par la méthode de diffusion sur disques et la méthode de micro-dilution sur 04 souches de référence, qui ont montré un effet antibactérien aussi bien sur les bactéries à Gram positif que négatif. Staphylococcus aureus a présenté les plus grandes sensibilités à l’extrait méthanolique. Cependant Pseudomonas aeruginosa a montré une plus grande sensibilité à l'extrait aqueux et acétonique. Par ailleurs, Bacillus subtiilis s'est montré très sensible à l'extrait aqueux. Ces résultats ont été confirmés dans la seconde étape de notre partie expérimentale qui a permis de quantifier cette determinant activité en des CMI et CMB. La recherche des propriétés gastro-protectrices contre les ulcérations provoquées par le mélange acide chlorhydrique/éthanol/eau chez les rats ont montré que les trois extraits à la concentration de 300 mg/kg ont un effet supérieur que le produit de référence et le puissant pouvoir cyto-protecteur a été observé également pour l'extrait methanolique. L’activité hémostatique in vivo et in vitro a été evaluée en déterminant le temps de saignement dans un premier temps. L’éxtrait methanolique a montré une activité hémostatique significative, avec un temps moyen de saignement de 1.41 ± 0,12 (32.71% de la valeur du groupe témoin). Dans un deuxième temps, le test de l’action hémostatique a été évalué par le pouvoir coagulant des prélèvements sanguins. A la lumière des résultats obtenus, dans les deux modèles, parmi les trois extraits testés, il ressort que L'extrait methanolique et l'extrait aqueux ont montré un temps de coagulation considérablement réduit par rapport aux lots témoins. L’évaluation toxicologique témoigne de la bonne tolérance de l’extrait et de la pommade par voie orale et cutanée chez le rat. L’efficacité de la pommade à 5 et 10% de l’extrait methanolique a été démontrée par le test d'activité antiinflammatoire locale sur des rats par l’inhibition du développement de l’oedème de l’oreille induit par l’huile de croton. L’activité cicatrisante a été évaluée par deux modèles de cicatrisation, par excision et par incision. La pommade à 10 % affiche des propriétés cicatrisantes évidentes dans les deux modèles étudiés confirmée par le dosage de la teneur en hydroxyproline et les coupes histologiques examinées