Étude de la qualité sanitaire et nutritionnelle du lait cru produit en Algérie. Évaluation des teneurs en lipides et résidus d'antibiotiques

Abstract

Ce travail a eu pour objectifs, d’une part, d’étudier l’influence du stade de lactation sur la qualité nutritionnelle du lait, et d’évaluer d’autre part sa qualité sanitaire. Les résultats des analyses physico-chimiques du lait de trois fermes situées dans la région centre du pays (Alger, Blida et Tipaza) ont mis en évidence l’existence d’un effet significatif (p<0,05) du stade de lactation sur le taux butyreux (TB), sans toutefois révéler d’effet notable (p>0,05) sur le taux protéique (TP). Un effet très hautement significatif (p<0,001) a été enregistré sur les acides gras saturés (AGS) qui sont faibles en début de stade de lactation (60,73±1,21%) pour augmenter cependant très significativement (p<0,01) à la fin de celui-ci (66,16±0,26 %). Une influence très hautement significative (p<0,001) a également été notée pour les acides gras mono-insaturés (AGMI), mais sans révéler pour autant d’effet significatif (p>0,05) sur les acides gras polyinsaturés (AGPI). Pour leur part, les acides gras à chaînes courtes et moyenne (AGCCM), exception faite du C4:0, étaient en proportions plutôt faibles en début de stade de lactation, pour augmenter au fur et à mesure de sa progression, tandis que les acides gras à chaînes longues (AGCL), et plus particulièrement les C18:0 et C18:1, montraient quant à eux, une tendance inverse, avec des proportions plus élevées en début de lactation (11,5±0,04% et 30,40±0,98% respectivement). Cette étude n’a cependant montré aucun effet significatif sur les teneurs en C18:2 et C18:3. Le lait de vache de début de stade de lactation, est très significativement (p<0,001) plus riche en C4:0 réputé bénéfique pour la santé humaine, que celui de milieu et de fin de lactation (3,21±0,36% vs 2,17±0,27% et 1,68 ±0,13% respectivement). La proportion en C12:0, C14:0, C16:0, tenue pour responsable de l’augmentation du cholestérol plasmatique total et du LDL-cholestérol, dont la présence à des taux élevés n’est pas souhaitée par les nutritionnistes, est plus élevée en fin qu’en début de lactation. Le C18:1, réputé bénéfique pour la santé humaine, a affiché des taux élevés en début de lactation, pour diminuer très significativement (p<0,01) de -3,5% en milieu de lactation. Les résultats de cette étude conduisent à la conclusion que le lait du début de stade de lactation possèderait des qualités nutritionnelles intéressantes aussi bien pour le consommateur que pour l’industrie de transformation laitière. Les résultats d’analyse de 274 échantillons de lait livrés à trois unités laitières de la région centre proche de l’Algérois (Alger, Blida, Boumerdes), ont montré un effet hautement significatif (p <0,001) de la région considérée sur les paramètres physico-chimiques étudiés. L’acidité non-conforme a constitué le premier motif de rejet du lait (47,56 %), suivie par la présence de résidus d’antibiotiques (26,83%), la densité non-conforme (13,41%) et le TB non-conforme (12,20%). L’étude a également révélé 22 cas (8,03%) de contamination du lait par les résidus d’antibiotiques. Parmi ces derniers, 90,91% se sont montrés positifs aux β-lactames tandis que seulement 9,09% l’ont été aux tétracyclines. Les résultats obtenus démontrent l’urgence de mettre en place de bonnes pratiques d’élevage et d’hygiène dans la collecte en débutant nécessairement par un profond travail de sensibilisation et de formation de tous les acteurs de la filière.