Peste des Petits Ruminants en Algérie : Séroprévalence et caractérisation moléculaire du PPRV dans des foyers de la région d'Alger

Abstract

La PPR est une maladie virale, infectieuse, contagieuse, et transfrontalière, son impact socio-économique est ravageur. Elle fait actuellement l'objet d'une attention particulière des scientifiques, des décideurs et des organisations internationales, comme la FAO, qui a mis en place un programme pour son éradication d'ici 2030. Les signes cliniques de la maladie sont des écoulements nasaux et oculaires, des érosions des muqueuses et de la diarrhée. Le PPRV appartient à la famille des paramyxoviridae La PPR sévit en Afrique, au Moyen Orient et dans certaines parties de l'Asie, en particulier dans le sous-continent indien. Quatre lignées antigéniques ont été identifiées et localisées dans différentes régions du globe. En Algérie, où la part de petits ruminants dans le PNB est importante, les premiers cas sont signalés dès 2010 et la circulation virale confirmée. Pourtant, il n'existe pas de stratégie nationale de lutte. La mise en place de tout programme de lutte doit impérativement impliquer les trois acteurs principaux de la santé animale : l'éleveur, les services de santé animale et le vétérinaire praticien et/ou chercheur. L'objectif de cette thèse est double. (i) estimer la circulation du PPRV en Algérie, afin de proposer la mise en place d'un programme de prophylaxie, (ii) identification de la lignée en circulation en Algérie à partir de l'analyse phylogéographique. Les résultats obtenus suite à l'enquête sérologique de février 2012 (3396 échantillons collectés dans 202 élevages), ont montré une séroprévalence de 68,8%, avec une variabilité inter-régionale entre l'Ouest et l'Est, très infectés (86,8% et 84%) et le Nord moins (51,4%) ; et une variabilité inter-population 22,9% des animaux adultes contre 13,5% chez les jeunes ; 23,9% de caprins, contre 17,1% d'ovins ; 21,8% de femelles contre 14,1% de mâles. Le PPRV se propage à grande vitesse à travers les pays et les continents, ce qui constitue un vrai défi pour la stratégie d'éradication de la maladie d'ici 2030. En Algérie, c'est la lignée IV du virus qui a été identifiée (foyer de Ghardaia, 2012). L'analyse phylogénique réalisée sur les échantillons prélevés dans un foyer PPR à Chéraga (Alger), regroupés avec les autres virus de la lignée IV de la GenBank a montré que les isolats du virus Algérie/Chéraga/2015 formaient un clade distinct avec les virus isolés des foyers de 2012 à Ghardaïa ainsi que ceux isolés en Tunisie en 2012 et 2013 mais aussi du virus récemment séquencé à partir des foyers survenus au Maroc en 2015.